L’enjeu des mots est absolument capital pour l’émancipation des femmes.
Les violences sexistes et sexuelles sont celles du clair-obscur, de la confusion, de la manipulation, du mensonge, du déni. Une confusion aussi bien physique, psychologique que sémantique, qui fait de la honte et de la culpabilité des victimes le socle de la domination masculine, et par là même cadenasse leur parole.
Trouver les mots justes, ne pas se résigner à cette confusion, cela a d’abord été le combat de la vie d’Adélaïde, puis le projet de son premier livre, La petite fille sur la banquise. Trouver une langue qui puisse nommer enfin l’innommable pour en dénoncer les mécanismes. Répondre à la confusion par la précision. Passer de l’intime au politique. De la solitude à la sororité.
Dans ces ateliers en non mixité choisie, on alternera travail d’écriture à la table et travail corporel dans l’espace, afin de construire ensemble un espace de confiance, de bienveillance et de sécurité, où chacune pourra se déployer dans toute sa singularité.
A chaque atelier, nous partirons de textes ayant les femmes pour objet (notamment ceux écrits par des médecins et des écrivains au XIXème siècle), nous y examinerons comment le langage y devient contrôle, puis au travers de différents exercices d’écriture, comment nous sommes aujourd’hui encore colonisées par les discours misogynes. Une fois ce premier travail de déconstruction accompli, et cette fois à partir de textes d’écrivaines et de poétesses qui donneront matière à des exercices, chacune écrira, à l’écoute de sa sensibilité. Il s’agit pour chacune de faire l’expérience de sa puissance de création, que l’écriture soit pour elle un lieu d’empouvoirement et de réappropriation, dans la joie et la tendresse particulière qu’offre la sororité.